Retrouvez cet article dans la dernière édition avril-mai 2018 du magazine l'Extension.
Arnaud Grobet est membre du Cercle des Dirigeants d'entreprises et co-fondateur du Créa Digital Day. Lors de l'évènement du 19 janvier dernier, il a fait un aller-retour Genève - San Francisco pour aller interviewer son ami David Marcus.
Le 19 janvier dernier avait lieu le 9ème CREA Digital Day au Théâtre du Léman. Quelques 1 500 personnes ont assisté à cette conférence devenue incontournable dans le paysage digital suisse, organisée depuis 9 ans par CREA INSEEC, en partenariat avec Emakina et 200ideas désormais. Arnaud Grobet, associé de Emakina et co-fondateur de l’évènement, y avait convié les membres du Cercle des dirigeants.
Retour sur un moment fort de cette journée, l’interview par Arnaud Grobet sur le Campus Facebook de son inaccessible ami David Marcus, Head of Facebook Messenger.
Bonjour Arnaud, tu es un des précurseurs du Digital en Suisse, peux-tu te présenter ?
Ayant toujours été un peu geek, j’ai eu - depuis l’âge de quinze ans, en parallèle de mes études - un pied dans l’entrepreneuriat. Tout d’abord, dans des activités plutôt événementielles, liées aux technologies du son et des lumières, puis ensuite, dès 1995 en lien direct avec le web. Co-fondateur d’une des premières agences web de Suisse, puis avec LABEL, de la première agence réellement intégrée (on- & offline à la fois) de la région, c’est cette dernière qui est devenue Emakina.CH en 2012. N’ayant pas vendu, mais échangé ma société contre des actions d’Emakina Group, j’en suis devenu l’associé suisse. Le leitmotiv chez Emakina est de dévouer toute notre énergie à créer des expériences formidables et efficientes, au bénéfice de nos clients bien sûr, mais surtout de leurs clients.
Comment connais-tu David Marcus ?
David et moi nous connaissons depuis l’enfance et avons tous les deux eu des trajectoires entrepreunariales connexes. Alors que je lance net@rchitects avec deux amis, David fonde GTN, un opérateur s’attaquant au monopole de Swisscom dans la téléphonie majoritairement fixe à l’époque. Nous partageons alors des bureaux à Genève. Avant l’explosion de la bulle, nous revendons nos structures respectives pour mieux repartir. C’est à ce moment que je créé LABEL et David Echovox, dans le domaine de la téléphonie mobile encore à ses balbutiements, ce qui lui permet alors de signer des contrats avec les principaux opérateurs de l’époque. C’est au sein de cette société que David fera grandir sa vision d’un monde où l’échange d’information n’aura plus de limite grâce aux possibilités offertes par l’essor du mobile. Tout d’abord, il lie les chaînes de télévision aux grands opérateurs par des prestations de sms payants autour de publicités et d’émissions de divertissement. Puis lui vient une idée clé. Et si votre téléphone pouvait devenir un instrument de paiement. Alors que tous deux, nous rêvions depuis toujours d’Amérique, c’est là que David décide de franchir le pas et l’Atlantique, pour s’installer avec sa femme et ses enfants dans la Silicon Valley pour lancer Zong, une plateforme de micropaiements, vous permettant d’acheter sur internet, facturées sur votre mobile. 3 ans plus tard, en juillet
2011, Zong est rachetée par Ebay pour le compte de Paypal, une de ses filiales à l’époque. Après 6 mois, il en devient le CEO et dirigera 15 000 collaborateurs durant 3 ans. C’est là, qu’un jour de 2014, Marc Zuckerberg vient le chercher pour lui proposer de prendre – en mode start-up – la direction des activités de messagerie de facebook. Il ne faut pas long à David pour comprendre l’opportunité qui lui est donnée d’avoir un réel impact sur le monde.
Pourquoi as-tu été chercher cette interview dans la sillicon Valley
On a beaucoup à apprendre de l’esprit entrepreneurial de cette région, la plus dynamique du monde dans le secteur des nouvelles technologies. Pour beaucoup d’entrepreneurs, David est un modèle, l’archétype du «Serial Entrepreneur». Il réussit en Suisse et décide de partir avec une idée révolutionnaire aux US pour la
faire émerger rapidement. Ce qui est marquant dans l’interview qu’il donne, c’est qu’il pense que la position de la Suisse est en train de changer, notamment autour de sa volonté de devenir – au sein de l’Europe – un pôle important en matière de crypto-monnaies. Et que son ouverture d’esprit – notamment face à l’échec – est également en train d’évoluer. Ce qui est très encourageant. Personnellement, j’ai fait le choix de vivre ma vie d’entrepreneur ici, avec un modèle très ouvert vers le reste du monde et la Sillicon Valley en particulier. Je pense que c’est là, l’équilibre à trouver. Donner envie d’échanger, de partir mais pas complètement ou de donner envie de revenir. Bref un modèle basé sur l’ouverture et l’échange, permettant de garder l’intelligence en Suisse, en acceptant toutefois de la partager ailleurs et avec d’autres.
Avec David Marcus, dans le cadre du 9ème Créa Digital Day tu as placé la barre très haut… que nous réserves-tu la prochaine édition ?
Pour la 10ème édition nous réfléchissons à faire revenir les orateurs les plus inspirants que nous avons reçu lors de ses 9 premières éditions, tout en allant bien entendu chercher de nouvelles pointures. Le format court et impactant de cette journée ne changera pas, peut-être y ajoutera-t-on une couche d’imagerie supplémentaire et quelques autres surprises que nous annoncerons lorsqu’elles seront plus formalisées.
Merci Arnaud.
Julien Bouché – CDE
Arnaud Grobet - Emakina
Retrouvez l’interview de David Marcus sur le blog d''Arnaud GROBET et sur sa page facebook dédiés à la 4e révolution industrielle :
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